Le souper de boîte se réinvente au temps du Covid

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La crise sanitaire biffe les traditionnels Noëls des entreprises. Des idées fleurissent pour marquer le coup sans prendre de risque.

Si ce rendez-vous est une tradition, cela ne veut toutefois pas dire qu’il est apprécié par tout le monde. Le spécialiste des ressources humaines identifie ainsi trois types de comportements parmi les collaborateurs. Il y a tout d’abord les «absents permanents» que la direction n’arrive pas à faire participer à ces rituels collectifs. Or, pour les dirigeants, le repas de fin d’année est un baromètre de popularité très observé. La liste des participants est donc scrutée avec attention. Il y a ensuite les «présents absents» n’osant pas s’abstenir et venant au repas par stricte convention. Mais ils s’éclipsent dès la dernière cuillérée du dessert. Et il y a enfin les «présents tout court», qui cherchent leur voie entre la maîtrise de la situation et le lâcher prise de fin d’année.

Le repas de fin d’année est un baromètre de popularité très observé par les dirigeants.

Car si l’événement se veut convivial, beaucoup de choses s’y jouent. Il est ainsi une occasion de renforcer la solidarité entre collaborateurs – le fameux team building –, mais peut aussi permettre d’augmenter discrètement la pression en glorifiant le travail des collaborateurs les plus méritants, ou de préparer le terrain à de futures annonces. C’est un espace de respiration, mais il est ambigu. Si les relations semblent se positionner sous l’angle de la décontraction amicale, elles se déroulent en réalité sous le chapeau de l’institution.

C’est un espace de respiration, mais il est ambigu.

Dans les faits, certains repas de fin d’année deviennent ainsi de véritables assessment center (ndlr: évaluation à travers des outils psychométriques et par des mises en situation) des compétences sociales de tous les collaborateurs en live !

Stéphane Haefliger, psychosociologue et membre de la direction de Vicario Consulting.